Préfaces en face

J'ai acquis récemment les nouvelles complètes de Richard Matheson en poche. C'est bien, sauf qu'il y a une préface, d'un certain Daniel Riche. Remarquez qu'elle n'est pas mal. L'embêtant, c'est que ladite préface fait 22 pages. C'est-à-dire qu'elle est plus longue que la quasi-totalité des nouvelles qui viennent ensuite.

Ce n'est pas un cas isolé : je me souviens d'avoir vu une édition de « Han d'Islande » avec une préface de presque 40 pages.

Bref, je ne comprends pas ces préfaciers qui estiment pouvoir nous en dire davantage sur les auteurs que les auteurs eux-même. Je sais ce que vous allez me dire : on n'est pas obligé de lire les préfaces. Alors, pourquoi en mettre, et d'aussi longues ?

Si l'un d'entre vous me demande une préface, je promets qu'elle n'excédera pas les deux pages...

D'un autre côté, je me souviens de livres dont les préfaces étaient mieux que le roman lui même.

Pour Daniel Riche et le Matheson, cette préface figurait déjà - en termes identiques - dans une précédente édition (chez Denoël).

Certaines préfaces sont intéressantes, parce qu'elles relèvent davantage de la biographie que d'une simple présentation du bouquin. En ce sens, j'ai vraiment apprécié les préfaces de 1984, des Liaisons Dangereuses, des Hauts de Hurlevent, du Meilleur des Mondes, de Fahrenheit 451, de Solaris, etc.
Mais la préface la plus géniale que j'ai vue est celle que Stephen King a faite pour le Far Side Gallery de Gary Larson, un dessinateur américain. A mourir de rire.

Ouais, en général, j'aime ça, les préfaces. Les oeuvres me font rentrer dans la tête de l'auteur, les préfaces et les bios dans sa vie, son environnement, son contexte...ou l'influence et l'effet qu'il a eus.

Je ne lis jamais les préfaces. J'ai trop peur qu'on me raconte l'histoire et puis c'est du temps perdu...

Manuel Ruiz a écrit:J'ai acquis récemment les nouvelles complètes de Richard Matheson en poche. C'est bien, sauf qu'il y a une préface, d'un certain Daniel Riche. Remarquez qu'elle n'est pas mal. L'embêtant, c'est que ladite préface fait 22 pages. C'est-à-dire qu'elle est plus longue que la quasi-totalité des nouvelles qui viennent ensuite.

Ce n'est pas un cas isolé : je me souviens d'avoir vu une édition de « Han d'Islande » avec une préface de presque 40 pages.

Bref, je ne comprends pas ces préfaciers qui estiment pouvoir nous en dire davantage sur les auteurs que les auteurs eux-même. Je sais ce que vous allez me dire : on n'est pas obligé de lire les préfaces. Alors, pourquoi en mettre, et d'aussi longues ?

Il y a un cas assez spectaculaire et vertigineux, mais c'est en dehors du domaine du polar: lorsque les éditions Gallimard ont entrepris de publier les oeuvres complètes de Jean Genet (dans les années 50, je crois) ils ont demandé à Jean-Paul Sartre, auteur maison et véritable superstar, de rédiger une préface. Sartre s'est mis au travail avec la redoutable énergie dont il était capable. Ladite préface s'est transformée en un livre complet et dense, "Saint Genet Comédien et Martyr - Tome 1 des oeuvres complètes de Jean Genet". C'est quelque chose d'assez troublant, bibliographiquement parlant (et à beaucoup d'autres titres), mais le tome 1 des oeuvres complètes d'un auteur est un livre… de quelqu'un d'autre!

Je lis parfois la préface. Quand elle est courte. Et pas trop dégoulinante.