Florilège
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Elisa Vix
Sebastian Charles
Le drone
Jean-Christophe Gérard
8 participants
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Florilège
Proposition: dresser un florilège des remarques/réactions les plus surprenantes/amusantes/bizarres/déstabilisantes/étonnantes/cocasses/gratinées, etc. reçues/observées à l'occasion de la parution d'un livre qu'on a écrit et qui vous plongent dans une perplexité qui vous fait éprouver comme un lien de parenté avec Woody Allen…
(Je privilégie le côté humoristique, parce que je suis un grand pudique et que j'estime que les plus touchantes on peut avoir envie de les garder pour soi (jardin secret). Et, comme je suis également un dégonflé, je n'ose pas créer une catégorie "les franchement c.....").
Je me lance:
— Celles/ceux (ils sont légion) qui viennent vous voir et vous hurlent "félicitations!" au visage, vous souhaitent "beaucoup de succès", sont constamment en train de vous demander des nouvelles ("Les ventes sont bonnes, au moins?")… mais n'achètent pas votre livre.(Variante: ils achètent votre livre au supermarché, rentrent chez eux, rangent leurs courses, placent le bouquin sur une étagère. Ne l'ouvrent pas).
— Celui qui vous envoie un mail : "J'ai vu ton livre à la FNAC. Mais il y avait trop de monde à la caisse"
— Le collègue qui vous envoie un à deux mails par semaine pour s'enquérir de la date de parution de votre livre, qui trépigne d'impatience et d'enthousiasme, qui vous harcèle sympathiquement de questions, et qui lorsque vous l'informez de la disponibilité de votre bouquin vous écrit: "OUI! OUI! je suis allé à la bibliothèque municipale pour leur demander de le commander! Je pense l'avoir d'ici un mois! Super!" alors qu'il fréquente quotidiennement un centre commercial où le livre est distribué à deux endroits différents.
— Ceux qui sont persuadés que tout ce que vous avez écrit est vrai mot pour mot (clin d'oeil égrillard et léger coup de coude dans les côtes: "Ben, tu t'emmerdes pas, mon salaud!") et que les personnages du livre existent pour de bon dans la réalité. Ils parlent d'eux comme s'ils examinaient leur candidature pour une embauche: "Jean-Marc me plaît bien. C'est un mec fiable. Il a un côté rationnel, non? Moi, il m'inspire confiance. Mais Armande, entre nous (chuchotement, ton confidentiel) c'est une vraie pouffiasse!"
— Dans les toutes premières pages vous avez écrit : "Il s'était mis à neiger doucement. Les flocons tournoyaient en prenant tout leur temps. Certains semblaient tomber à contrecoeur. J'en ai vu qui remontaient". Elle vous dit sévèrement, sur un ton de très lourde réprobation: "C'est étrange. Je ne vois pas du tout les choses comme ça". Vous fixe intensément afin de vous faire comprendre que c'est grave et qu'il serait souhaitable que ça ne se reproduise pas. Aïe.
(Je privilégie le côté humoristique, parce que je suis un grand pudique et que j'estime que les plus touchantes on peut avoir envie de les garder pour soi (jardin secret). Et, comme je suis également un dégonflé, je n'ose pas créer une catégorie "les franchement c.....").
Je me lance:
— Celles/ceux (ils sont légion) qui viennent vous voir et vous hurlent "félicitations!" au visage, vous souhaitent "beaucoup de succès", sont constamment en train de vous demander des nouvelles ("Les ventes sont bonnes, au moins?")… mais n'achètent pas votre livre.(Variante: ils achètent votre livre au supermarché, rentrent chez eux, rangent leurs courses, placent le bouquin sur une étagère. Ne l'ouvrent pas).
— Celui qui vous envoie un mail : "J'ai vu ton livre à la FNAC. Mais il y avait trop de monde à la caisse"
— Le collègue qui vous envoie un à deux mails par semaine pour s'enquérir de la date de parution de votre livre, qui trépigne d'impatience et d'enthousiasme, qui vous harcèle sympathiquement de questions, et qui lorsque vous l'informez de la disponibilité de votre bouquin vous écrit: "OUI! OUI! je suis allé à la bibliothèque municipale pour leur demander de le commander! Je pense l'avoir d'ici un mois! Super!" alors qu'il fréquente quotidiennement un centre commercial où le livre est distribué à deux endroits différents.
— Ceux qui sont persuadés que tout ce que vous avez écrit est vrai mot pour mot (clin d'oeil égrillard et léger coup de coude dans les côtes: "Ben, tu t'emmerdes pas, mon salaud!") et que les personnages du livre existent pour de bon dans la réalité. Ils parlent d'eux comme s'ils examinaient leur candidature pour une embauche: "Jean-Marc me plaît bien. C'est un mec fiable. Il a un côté rationnel, non? Moi, il m'inspire confiance. Mais Armande, entre nous (chuchotement, ton confidentiel) c'est une vraie pouffiasse!"
— Dans les toutes premières pages vous avez écrit : "Il s'était mis à neiger doucement. Les flocons tournoyaient en prenant tout leur temps. Certains semblaient tomber à contrecoeur. J'en ai vu qui remontaient". Elle vous dit sévèrement, sur un ton de très lourde réprobation: "C'est étrange. Je ne vois pas du tout les choses comme ça". Vous fixe intensément afin de vous faire comprendre que c'est grave et qu'il serait souhaitable que ça ne se reproduise pas. Aïe.
Jean-Christophe Gérard- Phrase
Re: Florilège
un jour, lors d'un repas dans un milieu très paysan, un analphabète m'a félicité. J'avais écrit un livre. Il m'admirait.
Le drone- Phrase
Re: Florilège
Il y a aussi celui qui est sûr que vous vous etes inspiré de lui pour un des personnages. Et si c'est le cas, vous fait remarquer qu'il n'est pas du tout comme cela dans la vrai vie...
Sebastian Charles- Pitch
Re: Florilège
En parlant de milieu paysan, mon cousin, éleveur de vaches laitières, que j'aime beaucoup (et qui n'est pas analphabète), et sa copine, me félicitent d'avoir écrit 2 bouquins. Je fais ma modeste, mais non c'est pas grand chose. Ils protestent sévèrement mais si c'est bien, exceptionnel : il faut être très fort en français.
Elisa Vix- Synopsis
Re: Florilège
Après la lecture d'une nouvelle : "Mais c'est horrible, ce que tu as écrit, ça ne se termine même pas bien !"
et oui, ma petite chérie, c'est la vie...
et oui, ma petite chérie, c'est la vie...
Isabelle Corlier- Synopsis
Re: Florilège
La même personne, au sujet de la relecture de mon livre : "si tu veux, moi, je le relis. Je suis sûre qu'il y a plein de choses que tu as oubliées, moi, elles ne m'échapperont pas !"
comme une fin joyeuse, sûrement...
comme une fin joyeuse, sûrement...
Isabelle Corlier- Synopsis
Re: Florilège
J'ai fais lire des ébauches. Des idées.
Les gens me prennent pour un psykopate. "Comment c'est possible d'écrire ça !!!"
Où alors ils sont choqués.
Au début de mon "livre", le personnage est en compagnie d'une pute en bordure de Nationale. Les quelques lecteurs qui ont lu ce premier chapitre on tous été très choqué. Ne comprenant pouquoi j'avais écris ça.... Me demandant si c'était du vécu....
Les gens me prennent pour un psykopate. "Comment c'est possible d'écrire ça !!!"
Où alors ils sont choqués.
Au début de mon "livre", le personnage est en compagnie d'une pute en bordure de Nationale. Les quelques lecteurs qui ont lu ce premier chapitre on tous été très choqué. Ne comprenant pouquoi j'avais écris ça.... Me demandant si c'était du vécu....
Nikos- Synopsis
Re: Florilège
Dans mon tout premier livre, il y avait un chapitre où un chien se faisait tuer par le "méchant", ça a choqué tout le monde, alors qu'ils ont lu sans ciller les assassinats des humains. C'était le but, j'ai beaucoup ri.
Isabelle Corlier- Synopsis
Re: Florilège
Nikos a écrit:J'ai fais lire des ébauches. Des idées.
..
Tiens, c'est marrant. Moi, je déteste cela tant que ce n'est pas fini. Tout comme parler d'un projet de texte : le meilleur moyen pour que je ne parvienne pas à l'écrire.
André Toutou- Paragraphe
Re: Florilège
André Toutou a écrit:Nikos a écrit:J'ai fais lire des ébauches. Des idées.
..
Tiens, c'est marrant. Moi, je déteste cela tant que ce n'est pas fini. Tout comme parler d'un projet de texte : le meilleur moyen pour que je ne parvienne pas à l'écrire.
Entièrement d'accord avec toi, ca ne m'empeche pas de demander des avis dans l'atelier de Polard'eux. Remarque c'est un peu diffirent le bouquin est presque fini.
Sebastian Charles- Pitch
Re: Florilège
Sebastian Charles a écrit:Il y a aussi celui qui est sûr que vous vous etes inspiré de lui pour un des personnages. Et si c'est le cas, vous fait remarquer qu'il n'est pas du tout comme cela dans la vrai vie...
Ah, il me plaît beaucoup, celui-là ! :D
Jean-Christophe Gérard- Phrase
Re: Florilège
Le drone a écrit:un jour, lors d'un repas dans un milieu très paysan, un analphabète m'a félicité. J'avais écrit un livre. Il m'admirait.
Celui-là, il m'émeut. Et un tel comportement est admirable: ça veut dire qu'il est capable de concevoir "de l'autre". J'en connais qui, en pareilles circonstances, agissent en faisant comme si ce qu'ils ne connaissent pas/ne maîtrisent pas n'existait tout simplement pas…
Jean-Christophe Gérard- Phrase
Re: Florilège
Nikos a écrit:J'ai fais lire des ébauches. Des idées.
Les gens me prennent pour un psykopate. "Comment c'est possible d'écrire ça !!!"
Où alors ils sont choqués.
Et ça t'a fait quel effet, ces réactions? Moi, à ta place, je me serais dit :"c'est bon signe, c'est encourageant, ça veut dire que j'ai vraiment écrit quelque chose". Je suis convaincu, d'ailleurs, que les deux extrêmes se rejoignent: ceux qui te disent qu'ils sont choqués par ce que tu écris, ceux qui ne te disent pas un mot.
Jean-Christophe Gérard- Phrase
Re: Florilège
Isabelle Corlier a écrit:Dans mon tout premier livre, il y avait un chapitre où un chien se faisait tuer par le "méchant", ça a choqué tout le monde, alors qu'ils ont lu sans ciller les assassinats des humains. C'était le but, j'ai beaucoup ri.
Oui, ça c'est formidable: les lecteurs sont accoutumés aux serial killers, aux autopsies, aux scènes de crimes épouvantables, aux viols, aux maltraitances sur enfants, à toutes les variations possibles sur le thème du sadisme, et ils ne bronchent pas. Et puis tout à coup ils sautent au plafond parce que tu dis que le canari de la concierge est emmerdant ou que tu n'aimes pas le ragoût de mouton. (Je déteste le ragoût de mouton).
Jean-Christophe Gérard- Phrase
Re: Florilège
Petite digression.André Toutou a écrit: Tout comme parler d'un projet de texte : le meilleur moyen pour que je ne parvienne pas à l'écrire.
Tiens, je pense le contraire, je suis partisan le la méthode de Chester Himes qui dit "si tu as une bonne histoire, racontes là, et aprés écrit la". Rien de tel qu'attraper quelqu'un et de lui raconter une histoire, voire s'il reste attentif jusqu'au bout. Les réactions sont intéréssantes, ça peut aller de "génial!" à "vas te faire soigner, mon gars".
D'un autre coté, possédant le privilège d'avoir lu certaines de tes histoires, la plupart, du moins celles fonctionnant sur un mode magique sont irracontables, à moins d'être un comedien de haut niveau. N'as-tu jamais songé à faire de la scène?
Le drone- Phrase
Re: Florilège
Le drone a écrit:Les réactions sont intéréssantes, ça peut aller de "génial!" à "vas te faire soigner, mon gars".
… à ceci près que dans le cas où l'interlocuteur dirait "vas te faire soigner, mon gars", ça ne garantit pas pour autant que l'histoire ne tient pas la route.
Il y a pas mal de fameux bouquins dont les auteurs, s'ils avaient essayé cette technique, se seraient entendu dire cela. (Et d'ailleurs, dans certains cas, on a même continué de leur dire, même après publication du bouquin en question).
Jean-Christophe Gérard- Phrase
Re: Florilège
Sebastian Charles a écrit:André Toutou a écrit:Nikos a écrit:J'ai fais lire des ébauches. Des idées.
..
Tiens, c'est marrant. Moi, je déteste cela tant que ce n'est pas fini. Tout comme parler d'un projet de texte : le meilleur moyen pour que je ne parvienne pas à l'écrire.
Entièrement d'accord avec toi, ca ne m'empeche pas de demander des avis dans l'atelier de Polard'eux. Remarque c'est un peu diffirent le bouquin est presque fini.
Bah du coup c'est pareil pour moi maintenant.
Nikos- Synopsis
Re: Florilège
Jean-Christophe Gérard a écrit:Le drone a écrit:Les réactions sont intéréssantes, ça peut aller de "génial!" à "vas te faire soigner, mon gars".
… à ceci près que dans le cas où l'interlocuteur dirait "vas te faire soigner, mon gars", ça ne garantit pas pour autant que l'histoire ne tient pas la route.
Il y a pas mal de fameux bouquins dont les auteurs, s'ils avaient essayé cette technique, se seraient entendu dire cela. (Et d'ailleurs, dans certains cas, on a même continué de leur dire, même après publication du bouquin en question).
Exactement!
Le drone- Phrase
Re: Florilège
Le drone a écrit:
Petite digression.
Tiens, je pense le contraire, je suis partisan le la méthode de Chester Himes qui dit "si tu as une bonne histoire, racontes là, et aprés écrit la". Rien de tel qu'attraper quelqu'un et de lui raconter une histoire, voire s'il reste attentif jusqu'au bout. Les réactions sont intéréssantes, ça peut aller de "génial!" à "vas te faire soigner, mon gars"..
C'est vrai que cela fonctionne pour certaines anecdotes. Il m'arrive d'en raconter auprès d'auditoires différents et de tester les réactions, d'en éprouver les rouages jusqu'à ce que je me dise "Tiens, je devrais écrire un truc à partir de cela..."
Mais de l'anecdote à la nouvelle, il y a une tout un monde comme celui qui sépare l'ami de l'amant, ainsi que le disait Vassiliu.
Le drone a écrit:
N'as-tu jamais songé à faire de la scène?
Vers mes 18/20 ans, j'ai appartenu à 2 troupes de théâtre et j'ai fréquenté le Conservatoire d'art dramatique.
J'étais carrément mauvais (mais au moins je m'en rendais compte). Des troupes de théatre, j'ai gardé un mauvais souvenir : beaucoup de médisance, d'égoïsme et de mégalomanie. Je ne m'entendais pas avec les acteurs, beaucoup plus avec les techniciens (décorateurs, costumières, ect). En plus, comme j'étais un peu voyou à l'époque, je me suis fait virer des 2.
Le conservatoire d'art dramatique était finalement plus sympa. J'étais toujours aussi mauvais. Mais il y avait n exercice que j'appréciai : un exercice d'impro en fin de cours. Normalement, on devait jouer des scènes, mais je m'étais singularisé à faire à chaque fois une sorte de One man Show dans lequel je racontais une histoire que j'avais inventé. La prof, une vieille demoiselle très coquette, m'avait accordé cette originalité qui passait bien auprès des gars et des filles du cours. D'ailleurs, ils venaient me trouver à la fin et me disaient : "N'as tu jamais songé à écrire?".
André Toutou- Paragraphe
Re: Florilège
Ben, moi, je reçois parfois sur mon blog des messages de quelqu'un qui me félicite pour mes livres. Et quand je clique sur le lien, je tombe sur un site qui propose des strips-tease à domicile !
Manuel Ruiz- Pitch
Re: Florilège
Manuel Ruiz a écrit:Ben, moi, je reçois parfois sur mon blog des messages de quelqu'un qui me félicite pour mes livres. Et quand je clique sur le lien, je tombe sur un site qui propose des strips-tease à domicile !
Veinard! T'as probablement gagné un concours et tu ne le sais pas!
Bon sang, quel début de roman!
Jean-Christophe Gérard- Phrase
Re: Florilège
Manuel Ruiz a écrit:J'ai gardé le lien, pour ceux que ça intéresse...
Je suis partant ! C'est où ? On peut filmer ?
Nikos- Synopsis
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