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Message par Admin Ven 21 Nov - 15:32

Jean-Marc Demetz a gentiment accepté de participer au difficile exercice de "l'interview". Auteur talentueux, il est resté très modeste dans ses réponses... Voici ce qu'il a répondu à nos questions indiscrètes :

LCP : Jean-Marc, bonjour ! Question bateau, mais inévitable : peux-tu te présenter en quelques mots ?

JMD : J’ai 52 ans et j’ai édité mon premier polar (Wagadou) à 50 ans. Je suis amateur de moto, gastronomie et de la région du Nord. Trois thèmes qui se retrouvent dans mes romans. Mes romans sont classés « inclassables ». Je ne sais pas ce que cela veut dire. Pour moi, j’écris des romans qui se situent entre le roman classique du type « tranche de vie » et le polar en ce qui concerne l’action.

LCP : Tu viens de publier « Les 7 prières de Lille » aux Editions Ravet-Anceau, après « Wagadou » chez Krakoen. On reviendra sur « Les 7 prières », mais avant cela, une question sur « Wagadou ». Il a connu un succès certain et été qualifié de « polar des motards ». Pourtant, au-delà de la moto et de la qualité du livre, une chose m’a frappé : les références culinaires. Au point que sur ton blog tu proposes une rubrique « recettes ». C’est important pour toi ?

JMD : Tu fais bien de parler de références culinaires plutôt que de cuisine. J’utilise dans mes romans mes passions que j’essaie de décrire et parmi celles-ci, il y a la cuisine. Mais quand je décris un plat, c’est pour aborder un thème qui me tient à cœur. Je vais te prendre des exemples.
Dumis, un personnage du Wagadou, par exemple va réfléchir sur le cahot du monde et sur sa fragilité en regardant l’effondrement d’un pâté en gelée dans sa terrine quand il le découpe, un vieux flic explique les ficelles de la planque à un stagiaire en faisant des analogies avec sa fabrication de la boulette d’Avesne, dans mon troisième roman, un cuisinier et un peintre échangent sur l’art et plus particulièrement sur sa fugacité car le peintre fait un art qui s’accroche au mur tandis que le cuisinier sait très bien où se termine le sien… Tu vois ce que je veux dire… Ceci dit, vous pouvez trouver les recettes sur mon site. Les plats décrits dans mes romans restent avant tout un fil conducteur pour l’amitié et la convivialité qui sont des éléments essentiels de mon décor.

LCP : Autre particularité de Wagadou : à plusieurs reprises, tu t’adresses directement au lecteur. Exercice périlleux dont tu t’es très bien sorti, mais pourquoi ce choix ?

JMD : Le wagadou est mon premier roman. J’ai mis 2 ans et ½ à l’écrire et j’ai rencontré toutes les phases dont celle du doute. M’adresser au lecteur et aussi que les personnages m’interpellent sont des trucs qui m’ont permis d’avancer. Aujourd’hui, je le fais moins, mais il m’arrive d’interpeller le lecteur pour le faire réagir, c’est mon côté taquin.

LCP : « Les 7 prières de Lille », ça raconte quoi ?

JMD : C’est une histoire de vengeance. Sala se venge de Bill le flic. Il lui soumet un jeu de piste mais le problème est qu’à chaque fois qu’il donne un indice, ça coûte la vie d’un proche de Bill. L’objectif est de faire souffrir Bill. Le thème principal est la colère et plus particulièrement de se poser la question de la justesse de la colère, qui je te rappelle, reste un pêché capital. Ce qui m’a intéressé également, c’est de décrire la mécanique de la vengeance. Qu’est-ce qui peut pousser un homme à de telles extrémités ? Comment la hargne et la haine sont contenues, maîtrisées et canalisées pour aboutir à la mise en œuvre d’un plan incroyablement précis et violent ?
Bien sûr, ce n’est pas fini. Il y aura une suite.

LCP : Qu’est-ce qui pourrait inciter un amateur de polar « non Lillois » à le lire ?

JMD : Si quelqu’un qui n’est pas du Nord et qui a lu cet interview n’a pas envie de lire mes romans, c’est à désespérer !

LCP : Tu as récemment organisé le premier Salon du polar dans ta ville, Templemars, près de Lille. Des détails là-dessus ? Ou des anecdotes ?

JMD : C’était la première édition et j’ai fait venir une trentaines d’auteurs. Avec l’équipe très sympa et efficace de la mairie, nous avions axé l’organisation sur la convivialité. Nous avions une salle magnifique, un apéro avec auteurs et public le midi et le soir avec un groupe de Jazz, un caricaturiste pour qui voulait se faire croquer la trombine, un repas très sympa le soir. Les auteurs étaient aux anges et en plus, le public est venu pour acheter du polar. A 17 heures, j’ai été en rupture de bouquins comme bien d’autres auteurs. Nous reconduisons l’expérience l’année prochaine et nous inviterons des auteurs des autres régions.

LCP : Un roman en préparation ?

JMD : Un thriller psychologique. L’histoire d’un riche peintre, à la fin de sa vie, qui paie une fortune un grand cuisinier de Lille pour qu’il lui fasse un plat chaque jour pour le peindre. Le problème est que ça se passe dans le château du village d’enfance du cuisinier et qu’il y a des évènements troublants qui questionnent sur la relation entre les deux hommes.

LCP : Pour conclure, je te laisse la parole…

JMD : Merci. Combien je te dois pour l’interview ?

Hors entretien : la réponse à la dernière question de "Jimmy", c'est : "Tu dois nous sortir un troisième !"

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